Éric Paillès redonne vie aux cépages oubliés

Le vignoble français n’est pas épargné par le dérèglement climatique. Les vignes de Joncels, perchées à 450 m d’altitude, ne sont pas impactées par les gels tardifs ou les canicules pour l’instant.

Cependant, Éric Paillès, vigneron au domaine de Gravezon, a décidé de créer un conservatoire de cépages modestes, rares ou anciens pour anticiper les aléas climatiques futurs et élever des vins d’antan, hors des standards. Alors que seulement 1 % des cépages occupent 45 % des vignobles mondiaux, la connaissance et la préservation du patrimoine viticole ne valorisent pas uniquement le travail de mémoire mais permettent également de lutter contre l’appauvrissement des variétés.

Le vigneron n’est pas peu fier de son travail de sauvegarde. "Plantés avant la Première Guerre mondiale, les cépages oubliés du domaine ont démontré leur résistance face aux maladies, au vieillissement et pourront être une solution aux problématiques environnementales. D’ailleurs, certains d’entre eux sont allés enrichir la collection du conservatoire de l’INRAE", souligne Éric Paillès.

Dernièrement, le vigneron joncelois a organisé une journée de sensibilisation sur ce sujet et les participants ont renoué avec les techniques d’autrefois en pratiquant la greffe de cépages dans la vigne-conservatoire.

Durant une après-midi, une vingtaine de personnes se sont agenouillées pour redonner vie au grand noir de la Calmette, au rivairenc gris, à l’aramon gris, au carcajolo pour ne citer qu’eux. Et Éric Paillès d’ajouter : "Le temps va passer et la vigne va pousser. Chaque vendange sera l’occasion de récolter les fruits de notre engagement."

Correspondant Midi Libre : 06 82 15 62 78.