Le crocodile retrouve son palmier et Nîmes ses emblèmes, sur la place du Marché

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Orpheline de son précédent palmier, abattu en octobre, la ville de Nîmes s'est dotée d'un nouveau specimen : un Washingtonia filifera de 52 ans.

"Ici, c'est la place du Crocodile et du Palmier. Personne ne l'appelle la place du Marché ! Alors oui, je suis très content de voir le plamier de retour. Et les palmiers, c'est aussi le Sud !"

Le palmier en cours d'installation sous le regard du crocodile.
Le palmier en cours d'installation sous le regard du crocodile. AD. B. - AD. B.

Comme Pascal, de nombreux nîmois ont assisté à la magistrale plantation, ce jeudi matin, du nouveau palmier, de type Washingtonia filifera, qui ornera désormais la place. Un chantier titanesque :  la bête - pardon, la graminée géante -, pèse un bon 3,2 tonnes pour 8 mètres de haut. Fruit d'une semance d'il y a 52 ans, il a dû être déraciné mercredi après midi dans la Drôme, avec une motte d'1,8 mètres de diamètres puis convoyé en transport exceptionnel jusqu'au centre historique de Nîmes.

Le palmier en cours d'installation.
Le palmier en cours d'installation. AD. B.

Là, les équipes de Palmiers prestige, le généreux donnateur drômois, ont organisé la plantation.  Mise en place dans le trou creusé à cet effet (2m de diamètre, 1,50 de profondeur), redressement, verticalisation... entraînant les commentaires des spectateurs : "C'est moi ou il n'est pas très droit, là?" "Vous avez raison, on dirait un peu la tour de Pise... Ah, ç y est, ça va mieux !"

Le palmier en cours d'installation.
Le palmier en cours d'installation. AD. B.

Au final, donc, le nouveau palmier est planté. Des câbles vont le protéger dans un premier temps des coups de mistral, le temps que les racines se fassent.

Le palmier a été temporairement cablé, pour éviter que le vent ne l'emporte.
Le palmier a été temporairement cablé, pour éviter que le vent ne l'emporte. AD. B. - AD. B.

De même, les palmes vont rester attachées "deux mois environ, pour éviter la prise au vent", a indiqué l'adjointe déléguée à la végétalisation Chantal May, présente jeudi matin avec le responsable du service cadre de vie Stéphane Mauny.

L'inauguration aura lieu ce jeudi soir, en présence du maire de Nîmes Jean-Paul Fournier. En attendant, de nombreux Nîmois, ont pris des photos du nouveau venu, à commencer par Marie-Manuelle Courtois, qui tient le plus ancien commerce de la place.  "C'est bien de retrouver un palmier ici. Sans lui, la place était dénaturée. Ici, c'est vraiment la place du Crocodile et du Palmier". Et on en est fier.

Marie-Manuelle Courtois écoute les explications de Fabien Thiabaud.
Marie-Manuelle Courtois écoute les explications de Fabien Thiabaud. AD. B.

Pourquoi un Washingtonia filifera... et pourquoi un palmier ? On vous explique les choix

Pourquoi avoir choisi un Washingtonia filifera ? Dans Midi Libre, en octobre, le botaniste Bernard Pical expliquait que cette espèce californienne était moins exposée aux maladies. A commencer par le charançon rouge, qui a décimé le précédent palmier de la place, un palmier Phoenix, planté en 1987. Ou encore le papillon Paysandisia achon, autre prédateur du palmier. Le filifera résiste également bien aux éventuels coups de froid, précise Fabien Thiabaud, de Palmiers prestige.

Et pourquoi un palmier, donc ? L'histoire est connue des Nîmois : le palmier et le crocodile ont été hérités de la campagne victorieuse des troupes de l'empereur Auguste (Octave), en Egypte, avec notamment la bataille d'Actium en 31 avant Jésus-Christ. Le crocodile enchaîné au palmier ont d'abord figuré sur une monnaie, l'As de Nîmes, frappée à partir de 24 avant J-C, avant de devenir l'emblème de la ville sous le règne de François 1er.

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