Abattage de chiens errants en Aveyron : "One Voice profite de cette affaire pour rallier la population à son idéologie antispéciste"
Un arrêté d’abattage a été pris par le préfet de l’Aveyron pour cinq communes du Sud- Aveyron (La Couvertoirade, L’Hospitalet du Larzac, Nant, Sainte-Eulalie de Cernon et Saint-Jean Saint-Paul).
L’emballement médiatique lié à l’arrêté pris par la préfecture de l’Aveyron autorisant l’abattage de chiens dans cinq communes du Sud- Aveyron (La Couvertoirade, L’Hospitalet du Larzac, Nant, Sainte-Eulalie de Cernon et Saint-Jean Saint-Paul) pour "protéger les troupeaux des éleveurs concernés ou menacés", n’est pas du goût des agriculteurs du Larzac.
Dans un récent communiqué, l’association Cercle 12, créée en février 2017 par des éleveurs confrontés à la prédation du loup sur leurs troupeaux, dénonce "amèrement" la contestation de cet arrêté par One Voice.
"One Voice profite de cette affaire en surfant sur l’émotionnel pour rallier la population à son idéologie antispéciste, en sortant sans scrupule cet arrêté de son contexte, entretenant ainsi le clivage et les animosités entre, d’une part les défenseurs des loups et d’autre part, ceux qui défendent leurs troupeaux des attaques et ainsi tous les acteurs ruraux sensibles au maintien de l’élevage de plein air."
Nous tenons à affirmer haut et fort, afin de mettre un terme au doute volontairement installé que c’est bien un loup qui fait d’énormes dégâts sur nos troupeaux (23 brebis/béliers tués et 32 blessés depuis le 1er février sur la zone concernée par l’arrêté) et non pas un chien.
"Nous sommes aussi très sensibles à la protection des chiens"
"Nous sommes aussi très sensibles à la protection des chiens et nous ne souhaitons qu’aucun d’entre eux ne soit tué. C’est un texte très encadré à portée limitée dans le temps et dans l’espace. Par ailleurs, il vise un animal errant qui ne serait pas approchable ET qui menacerait les troupeaux surveillés. Nous sommes confiants puisque les maires, tout comme les propriétaires de chiens, ont été prévenus de cet arrêté. Si un chien est perdu, l’information circule alentour et les chiens ne sont pas abattus à vue sans raison ", poursuit le communiqué.
Cercle 12 enfonce le clou : "One Voice écrit : « "Chiens, loups ou tout autre être vivant, nous continuerons de les défendre face aux lobbies agricoles… » ! Non One Voice ne défend pas « tout autre être vivant » puisque les 12 000 animaux tués chaque année par les loups : brebis, veaux, vaches, chevaux, chiens, etc., consommés encore vivants bien souvent, ne semblent pas émouvoir cette association qui, avec d’autres comme l’ASPAS, Férus, la LPO, WWF ou la FNE attaquent les arrêtés de tirs de défense, empêchant ainsi de préserver véritablement les animaux domestiques des attaques de loups".
Et de conclure : "Concernant les moyens de protection des troupeaux, que dans les Alpes, 92 % des troupeaux attaqués sont des troupeaux protégés. Face à cet échec de la protection, les tirs peuvent apporter un peu plus de sérénité aux éleveurs et à leurs troupeaux. Personne ne veut tirer sur des chiens et ce sont bien des loups qui attaquent les troupeaux."
One Voice : "Le choix du préfet de l’Aveyron est révélateur de l’incurie de l’État"
Vent debout contre cet arrêté qui vient selon elle "assouplir les conditions d’abattage au lieu de rendre obligatoires les protections pour tout type d’animaux", l’association One Voice passe à l’attaque. "Le choix du préfet de l’Aveyron est révélateur de l’incurie de l’État sur ce sujet. Plutôt que d’accompagner les éleveurs en les formant à la mise en œuvre des mesures de protection, et de les subventionner pour les aider à encadrer vaches et chevaux, le gouvernement ne cache plus sa position anti-loups/pro-élevage. Il préfère assouplir les conditions d’abattage au lieu de rendre obligatoires les protections pour tout type d’animaux", fait valoir sa porte-parole. "Chiens, loups ou tout autre être vivant, nous continuerons de les défendre face aux lobbies agricoles et cynégétiques. Pour ces chiens, qui ont peut-être été abandonnés et luttent pour survivre, ou sont tout simplement égarés et se débrouillent comme ils peuvent, et que le préfet préfère faire abattre plutôt que leur porter secours, nous attaquons cet arrêté."
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