Salon Vinocap au Cap d'Agde : le vigneron de Caux Pierre Quinonero se dit "heureux de pouvoir compter sur Vinocap"

  • Pierre Quinonero fait le point sur la situation viticole actuelle.
    Pierre Quinonero fait le point sur la situation viticole actuelle. Midi Libre - GIACOMO ITALIANO
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La 15e édition du plus important salon oenotouristique du sud de la France se déroulera du jeudi 9 au samedi 11 mai, sur les quais du Centre-Port du Cap, où plus d'une centaine d'exposants sont attendus. D'ici là, Midi Libre vous propose de partir à la rencontre de plusieurs de ses acteurs. Aujourd'hui, Pierre Quinonero, vigneron du domaine de la Garance, à Caux et président de la Route des vignerons et des pêcheurs de l’agglo, fait le point sur la crise agricole et l’action menée par le salon depuis les débuts.

La grogne vigneronne, longtemps latente, a explosé en tout début d’année. Que dit ce mouvement ?

À mon sens, les causes sont multiples. Je pense au prix de l’énergie par exemple. Sur mon exploitation, la facture d’électricité a été multipliée par deux et demi. Même chose pour le carburant, dont le prix a bondi. Et cela vaut pour nous, mais aussi pour les éleveurs, les boulangers, les artisans.

Le problème d’un trop-plein, d’un ras-le-bol administratif est souvent abordé…

Mais on meurt de l’administratif ! Quand j’entends l’État annoncer qu’il veut simplifier les démarches, je me demande comment il va faire : c’est tellement complexe que personne ne sait par où commencer. Et dans ton exploitation, au lieu de ne penser qu’à la vigne, la façon dont tu vas faire du vin, et bien tu as toujours ces questions administratives dans un coin de la tête.

À ce point ?

Vous imaginez que sur ma boîte mail, je reçois des offres de formation à 900 € la journée pour apprendre à remplir correctement les dossiers de subvention, tellement c’est complexe ?

Les subventions justement, il en a été aussi beaucoup question dans les réponses apportées par l’État à la colère paysanne.

(Dubitatif) Généralement, quand tu as des gens qui veulent quelque chose, les agriculteurs en l’occurrence, on les discrédite en leur parlant immédiatement des subventions qu’ils vont toucher. Mais ces milliards d’euros d’aides, j’aimerais savoir où ils vont. Visiblement, les grandes annonces ne ruissellent pas jusqu’en bas.

Autre sujet, la baisse de la consommation de vin, constatée non seulement en France, mais aussi à l’échelle mondiale.

Cette baisse, on la ressent tous. La période est angoissante, les gens sortent moins au restaurant par exemple et la baisse de pouvoir d’achat est réelle pour tout le monde. J’en reviens au prix de l’énergie, qui grève les budgets des familles. À l’échelle mondiale, il y a aussi d’autres problématiques. À la Garance, j’exporte 70 % de ma production vers Taïwan et le Japon. Avec les attaques des rebelles houthistes en mer Rouge, les compagnies de fret maritime évitent désormais le canal de Suez et préfèrent faire le tour de l’Afrique. Sur un transport vers l’Asie, mais aussi la Réunion, la Polynésie française ou la Nouvelle-Calédonie, il faut compter 8 000 $ de plus par container. C’est là que tu es content de pouvoir compter sur un rendez-vous comme Vinocap : en trois jours, nous allons rentrer un peu d’argent et vendre bien plus de bouteilles qu’en restant sur nos terres !

Dans ces conditions, développer le marché local semble plus que jamais une nécessité.

L’idéal est bien sûr de diversifier ses marchés, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Je constate juste que localement, nous ne sommes pas encore assez performants.

Développez.

Allez en Corse ou simplement dans les Pyrénées-Orientales et prenez en photo la carte des vins dans les restaurants : il n’y a presque que des productions locales. Chez nous, même si beaucoup a été fait, grâce à Vinocap notamment, nous ne sommes pas assez dans “l’autoconsommation”. Il nous manque ce côté identitaire.

Mettre en relation les restaurateurs du territoire et les viticulteurs est dans l’ADN de Vinocap…

Tout à fait. Et je le répète, on a beaucoup progressé sur ce point depuis 15 ans. Mais je regrette aussi qu’il y ait des restaurateurs sur les quais du Cap d’Agde qui ne soient jamais venus nous voir, échanger avec les vignerons ! C’est une anomalie économique, pour eux comme pour nous.

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