"C’est le champ des possibles à échelle humaine" : les jardins partagés de Millau cultivent entente et écologie

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  • Faustine, jardinière dans l’âme, vient régulièrement entretenir sa parcelle à Cantarane.
    Faustine, jardinière dans l’âme, vient régulièrement entretenir sa parcelle à Cantarane. Midi Libre - Laura VAILLANT
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Sources de liens sociaux et de mixité, les jardins partagés de Millau reposent sur une agriculture biologique.

"Une belle expérience humaine." Les Millavois, ou bien les personnes de passage, ont très certainement vu le long du Tarn et de la Dourbie des parcelles de terre en pleine culture. Le concept des jardins partagés, en plein essor, semble avoir conquis les habitants de la cité du gant puisque les trois terrains affichent complet.

Leur histoire commence lors de la première année de mandat d’Emmanuelle Gazel, maire de Millau. "On avait mis à la votation citoyenne une liste de projets avec un financement de 3 millions d’euros en tout, explique Séverine Peyretout, conseillère municipale déléguée à l’Écologie. Et les jardins partagés faisaient partie des projets plébiscités par les Millavois."

Valoriser l’agriculture biologique

En mars 2022, le premier jardin voit le jour le long de l’avenue Gabriac, sur la rive droite du Tarn, avec 46 parcelles de 50 m². Un an plus tard, c’est le long de la Dourbie que celui de l’Aigoual prend terre avec 28 parcelles de 50 m² également. Enfin, tout récemment, non loin du parking La Grave, le site de Cantarane a ouvert ses portes. À ce jour, il compte 13 parcelles de superficies équivalentes aux précédentes. Chacun de ces jardins, dont l’association Terres partagées millavoises assure la gestion, dispose d’une parcelle commune sur laquelle les adhérents, prennent part à des projets collectifs.

Afin de posséder un lopin de terre, pour un coût de 30 € par an, quelques critères ont été définis. Notamment, celui de valoriser l’agriculture biologique, c’est-à-dire un mode de production qui a recours à des pratiques agricoles soucieuses du respect des équilibres naturels. Sur place, selon les sites : bacs à compost, fagotière ou encore utilisation d’eau en provenance de la Dourbie et du Tarn.

Les parcelles situées avenue de l’Aigoual sont accessibles uniquement à vélo ou à pieds.
Les parcelles situées avenue de l’Aigoual sont accessibles uniquement à vélo ou à pieds. Midi Libre - Laura Vaillant

Chaque site a un esprit qui lui est propre. Celui de l’Aigoual est défini par Jonathan, membre du comité des Terres partagées millavoises, comme étant le "champ des possibles à échelle humaine". Récupération de matériaux pour divers travaux, accessibilité en mobilité douce uniquement ou encore autonomie énergétique ; tant de critères rendant ce lieu écoresponsable. Une dynamique largement suivie à Cantarane puisque là aussi, l’autonomie énergétique est de mise avec des pompes manuelles puisant l’eau du Tarn.

Des espaces de convivialité

Gabriac, l’Aigoual et Cantarane, trois jardins en différents points de Millau répondant aux exigences de la Charte des jardins partagés : solidarité, lien social et mixité. À l’Aigoual, le faible nombre de parcelles a permis la mise en place d’un rendez-vous mensuel pour les adhérents. L’occasion d’une mise au point sur les envies de chacun.

L’association Terres partagées Millavoises est en charge de la gestion des trois sites.
L’association Terres partagées Millavoises est en charge de la gestion des trois sites. Midi Libre - Laura Vaillant

Cantarane, fraîchement sur pied, est en période d’ajustement. Mais, l’esprit est le même : faire groupe entre les adhérents des 13 parcelles. Volonté mise en avant par des moments de convivialité. Mais aussi des actions solidaires, entre partages de savoirs (et de graines aussi), fait valoir Natacha, membre du comité.

Lieux de partage

Emmanuelle, membre également, a toujours eu une attache particulière aux plantes. Depuis son premier carré de jardin chez son grand-père lorsqu’elle était enfant jusqu’à son expérience dans l’horticulture. En aménageant en appartement, le manque d’un espace vert cultivable s’est fait ressentir. Elle s’est alors lancée lorsqu’elle a appris qu’à Cantarane des parcelles étaient mises à disposition. Pour elle, soucieuse de partager cette expérience, le jardin partagé sonnait comme une évidence face à la location d’un jardin privatif. L’occasion, au-delà du partage de plan (t) s, de voir se succéder des parcelles différentes, reflets de l’identité de son jardinier.

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