Recyclerie, énergie solaire, la nouvelle destinée de la cave coopérative de Montclus

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  • La gigantesque cave coopérative, bâtie en 1929, se dresse comme une gardienne à l’entrée du village. Ici la partie basse de la Recyclerie. Derrière, les ateliers municipaux.
    La gigantesque cave coopérative, bâtie en 1929, se dresse comme une gardienne à l’entrée du village. Ici la partie basse de la Recyclerie. Derrière, les ateliers municipaux. Midi Libre - C. C.
  • La partie haute de la Recyclerie, en bord de route. Sur le toit de la cave coopérative, ont été installés des panneaux photovoltaïques. L’inauguration a eu lieu mardi en fin de journée.
    La partie haute de la Recyclerie, en bord de route. Sur le toit de la cave coopérative, ont été installés des panneaux photovoltaïques. L’inauguration a eu lieu mardi en fin de journée. Midi Libre - C. C.
  • Le maire Benoît Trichot, des conseillers municipaux, le préfet Jérôme Bonet et Christophe Serre, vice-président du Département, coupent le ruban.
    Le maire Benoît Trichot, des conseillers municipaux, le préfet Jérôme Bonet et Christophe Serre, vice-président du Département, coupent le ruban. Midi Libre - C. C.
  • Inauguration par le maire, les conseillers municipaux, le préfet et le vice-président du Département. La réfection complète du toit et l’installation des panneaux photovoltaïques ont été financées à hauteur de 70 % par l’État, via le plan France Relance.
    Inauguration par le maire, les conseillers municipaux, le préfet et le vice-président du Département. La réfection complète du toit et l’installation des panneaux photovoltaïques ont été financées à hauteur de 70 % par l’État, via le plan France Relance. Midi Libre - C. C.
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La ressourcerie, créée en 2016 par l’association La Soupe aux cailloux, rayonne sur toute la vallée de la Cèze et au-delà. Mardi, la rénovation énergétique de l’imposante bâtisse, rendue possible grâce au financement de l’État, a été inaugurée en présence du préfet, de nombreux élus et personnes impliquées dans l’association. C’est aussi l’histoire d’un patrimoine culturel préservé.

"Voir le bonheur d’une mamie qui trouve la tasse d’un service spécial, aider des familles à se meubler, des associations, des écoles, des parents qui habillent leurs enfants pour la saison pour 15 €", raconte enjouée Anna Michalski, présidente de La Soupe aux cailloux, l’association de Barjac qui a un jour frappé à la porte de la mairie de Montclus, à la recherche d’un vaste local pour créer une recyclerie, en 2016.
Mardi 7 mai 2024, ruban coupé et plaque dévoilée lors de l’inauguration de la rénovation énergétique de cette ancienne cave coopérative viticole réhabilitée "avec l’idée de politique verte et solidaire. Elle a quatre fonctions : la recyclerie, une centrale photovoltaïque de 34 kW, une réserve d’eau de pluie (une grosse cuve percée) et les ateliers municipaux (150 m2)" a résumé le maire, Benoît Trichot. Son père fut le dernier président de cette cave coopérative fondée en 1929, "lors du vaste mouvement de cette période, comme une réponse à la crise de l’époque. Il y en a environ 600 dans la région. Celle-ci garde ainsi une fonction utilitaire et reste le symbole d’une culture, d’un élan communautaire et égalitaire. Comme écrit sur le fronton d’une cave héraultaise : "Tous pour chacun, chacun pour tous".


Pour la commune de Montclus, un investissement remboursé en cinq ans

La commune achète la bâtisse en 1999. Avec la création de la recyclerie, "avec des petits moyens, on a refait petit à petit. La toiture posait vraiment problème".
2020 : le plan France Relance est lancé, avec un volet énergétique et un volet cohésion territoriale. L’équipe municipale de Montclus, épaulée par la préfecture, monte un dossier. "France Relance finance 70 %, la commune a donc payé 110 000 €. Avec la revente de l’électricité produite, cela sera remboursé en cinq ans", a remercié le maire devant le préfet Jérôme Bonet, le vice-président du Département Christophe Serre, des élus voisins et des représentants de l’Agglo, l’équipe de la Recyclerie…
La toiture a été entièrement refaite, des panneaux photovoltaïques ont été posés qu’Enedis a enfin (les délais furent longs) raccordés au réseau en novembre. "Une remise en état et une conversion du bâtiment, grâce à l’État qui a efficacement soutenu notre territoire, pour le bien commun. Tous pour chacun, chacun pour tous !", a poursuivi Benoît Trichot, heureux de préserver ce patrimoine agricole. Ce type de réalisation "donne tout son sens d’être au service de l’État, a souligné le préfet. Il y a une politique publique de soutien à la ruralité. L’argent public nous appartient à tous […]. J’aime ces lieux où l’on se retrouve."


"On donne vie à un endroit où il n’y avait rien !" et l’envie de multiplier des ateliers antigaspillages

Pierre, un bénévole des débuts, confirmera : "On donne vie à un endroit où il n’y avait rien ! Je suis épaté de cette évolution." "Ça explose, complète Aurélie, salariée depuis 2020. La Recyclerie rayonne au-delà de la vallée, certains viennent de loin. Nous souhaitons mettre en place davantage d’ateliers autour du recyclage."
Prochains dossiers pour l’équipe de la Soupe aux cailloux : trouver des solutions pour le parking, "le bâtiment est bien placé, en bord de route" mais les abords ne suffisent pas…"On doit aussi travailler avec l’Agglo sur la question de notre accès aux déchetteries. Il serait intéressant que soit pesé tout ce que l’on remet en état et vend, qui ne part pas à la benne", explique la présidente. L’envie de l’équipe est de multiplier ateliers et rencontres autour de l’antigaspillage.
Cet été, cinq salariés (à temps partiel) vont œuvrer aux côtés d’une armée de bénévoles. "On est fier de pouvoir donner du travail, sans subvention, sans rien ! On a beaucoup de demande, on doit s’organiser davantage. Ce groupement de personnes motivées fait du bien à beaucoup de monde. "

La Recyclerie est ouverte de 15 h à 19 h, les mercredi, jeudi, vendredi et samedi.

 

Prochain conséquent chantier : la réhabilitation des réseaux d’eau et le pavage des rues

Avec la préfecture, le conseil municipal de Montclus a travaillé sur un dossier qui va voir le jour en septembre. "Réhabiliter les rues et les paver", confie le maire. Avec, en théorie, 20 % pris en charge par l’État, 25 % par le contrat territorial du Gard et 30 % par l’Agglo. Soit un chantier subventionné à hauteur de 75 %. Une demande est en cours auprès de la Drac pour une subvention à hauteur de 5 % du coût total du projet. Resterait 20 % à charge de la petite commune aux minces ressources. "Tout est parti de la vétusté des réseaux qui ne permettait pas une bonne alimentation en eau de la borne incendie, explique Benoît Trichot. L’Agglo va financer la réfection des réseaux eau et assainissement." Travaux qui vont être réalisés en septembre-octobre. Dans la foulée, une des trois premières tranches du pavage des rues, entre le parking visiteurs et le centre ancien ("on s’est basé sur le cheminement du touriste"), commencera.
Deuxième tranche en 2025 et troisième en 2026. Coût total, 900 000 €. Le reste à charge pour Montclus se rembourserait en trois ans pour chaque tranche, avec les revenus du parking payant, qui rapporte 25 000 € par an.

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