Une victime d’inceste témoigne auprès des lycéens

  • L’artiste Ana Madet s’est exprimée devant trois classes de première.
    L’artiste Ana Madet s’est exprimée devant trois classes de première.
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CORRESPONDANT

Vendredi 3 mai, les élèves de trois classes de première du lycée Georges-Pompidou, accompagnés de leurs professeurs Franck Gayet, Delphine Lalou, Philippe Wollscheit, Charlotte Pozzo et Hélène Newinger, ont rencontré l’artiste résiliente Ana Madet, victime d’inceste de la part de son père, de ses 5 ans à ses 16 ans. "Je suis devant vous pour sensibiliser et dire comment je m’en suis sortie, a-t-elle expliqué. Plusieurs façons m’ont aidé à me reconstruire. D’abord en parler. Quand on se tait, on n’aide pas les victimes. Le fait qu’on n’ait pas remis en cause ma parole m’a sauvé." Témoignage.

Quel message voulez-vous transmettre aux élèves ?

Un de mes projets est de faire le tour de France des lycées. Je veux avant tout apporter mon témoignage d’artiste résiliente, donner de l’espoir aux victimes et leur dire les premiers mots qui peuvent les aider à rebondir.

Qui vous a aidé ?

En premier lieu ma famille proche, ma maman. La personne qui vous a agressé peut-être extérieure à votre famille ou pas. Mon agresseur était mon père. Ce qui m’a fait me reconstruire c’est la musique. Grâce à elle, j’ai trouvé mon chemin de résilience, je chante, j’écris, je compose, je joue du piano.

Quelles questions vous posent les élèves ?

La question récurrente est "où est votre père aujourd’hui ?" Ils veulent savoir si cet agresseur est toujours là et si j’ai tourné la page. Aujourd’hui je ne suis pas dans un état d’esprit de vengeance. Ce qui m’est arrivé est impardonnable, inexcusable mais maintenant mon rôle c’est de réussir à mettre de la distance par rapport à tout ça. Cette résilience, c’est de transformer son trauma en quelque chose qui a un impact positif. Pour moi, c’est ma musique, c’est le fait de venir faire de la sensibilisation auprès des jeunes. Mon trauma sera toujours là, ce que j’ai vécu, je ne pourrais pas l’effacer, ça a duré 15 ans. Soit je décidais de me renfermer complètement, soit de me secouer. La vie est précieuse. Ce qu’on t’a fait et dit, ceux qui ont voulu te faire croire que tu n’étais qu’une moins que rien, il faut balayer tout ça. C’est beaucoup d’années de thérapie. À 5 ans, je ne comprenais pas ce qui se passait mais en grandissant, quand on comprend et qu’on met des mots, cela fait déjà 1 000 fois que c’est arrivé. Quand j’ai commencé à comprendre, je crois que j’ai connu le mot inceste à partir de 12-13 ans.

32 % des Français déclarent connaître au moins une victime d’inceste dans leur entourage. 29 % de ces Français déclarent que cette personne victime qu’elles connaissent est "elle-même".

Correspondant Midi Libre : 06 62 21 67 37

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