Formations professionnelles, sensibilisation aux enjeux environnementaux... La première Académie de la mer sera en Occitanie

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  • La rectrice Sophie Béjean, lors de la visite du lycée de la mer à Sète.
    La rectrice Sophie Béjean, lors de la visite du lycée de la mer à Sète. Franck Sales
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Marraine de l’événement "Escale à Sète", la rectrice Sophie Béjean a profité de l'événement pour dévoiler le projet d’Académie de la mer dont l'objectif est de valoriser toutes les actions de l'école autour du milieu marin. Elle livre les détails à Midi Libre.

Vous dévoilez, avec "Escale à Sète" dont vous êtes la marraine, le projet de label "Académie de la mer" que la région académique d’Occitanie sera la première à obtenir. De quoi s’agit-il ?

L’académie de Montpellier, qui compte quatre départements littoraux, soit 220 km de côtes, 3 ports de commerce et 66 de plaisance, est indéniablement tournée vers la mer. Nous avons de nombreuses formations aux métiers de la mer, nous menons des actions pour sensibiliser et éduquer aux enjeux de développement durable liés à la mer et aux océans, nous proposons des activités sportives nautiques, que ce soit dans le cadre des cours d’éducation sportive et physique ou l’UNSS, voire en sport études, l'apprentissage de la natation… C’est tout un environnement que cette "Académie de la mer", impulsée par le recteur honoraire Philippe Lacombe, nous permettra de valoriser et ainsi lui donner plus de visibilité.

Et d’enrichir l’offre de formation des métiers de la mer dans l’académie ?

Elle est déjà très riche et c’est illustré par le label excellence que vient de recevoir notre campus des métiers et des qualifications du nautisme, "Nauti Campus", un réseau d’établissements et de partenaires institutionnels et professionnels qui accompagne le développement économique de la filière nautique par la formation, la recherche et la promotion des métiers. L’établissement support est le lycée Rosa-Luxemburg de Canet-en-Roussillon qui propose des formations aux métiers du nautisme, par exemple la sellerie nautique et la voilerie ou la construction de bateaux avec des matériaux composites qui répondent aux enjeux environnementaux et d’innovation. C’est très complémentaire des formations proposées au lycée de la mer, à Sète, plutôt tourné vers la pêche. D’autres établissements forment encore à la mécanique des bateaux ou à la menuiserie nautique. Mais si de nouveaux besoins se font sentir sur le territoire, nous adapterons notre offre évidemment. Dans le cadre de Nauti-Campus, un diplôme universitaire "gestionnaire de ports" a ainsi été créé en 2020.

Avec des emplois sur le territoire à la clé ?

Grâce à Nauti-Campus, les entreprises partenaires connaissent le niveau de qualification intéressant des jeunes qui sortent de ces formations. Et de l’emploi, il y en a, que ce soit dans les chantiers nautiques présents sur tout le littoral où dans les ports où l’on manque de personnel formé. Des atouts que l’Académie de la mer permettra de mettre en lumière.

Mais les jeunes sont-ils vraiment sensibilisés à la mer et aux carrières qu’elle peut offrir ?

Nous nous y employons et dès l’école primaire, avec 18 aires marines éducatives réparties du Grau-du-Roi à Cerbère, un travail mené avec l’Office français de la biodiversité. Celles-ci permettent à des élèves et leur enseignant de gérer de manière participative une zone maritime littorale de petite taille, une démarche pédagogique et écocitoyenne qui a pour but de sensibiliser les enfants à la protection du milieu marin, mais également de découvrir ses acteurs. Nous avons aussi lancé au collège le BIMer, l’équivalent du brevet d’initiation à l’aéronautique mais pour la mer. C’est une formation complémentaire, proposée par des enseignants volontaires formés aux enjeux de développement durable, de protection du littoral, pour permettre aux élèves d’y être sensibilisés mais aussi de découvrir, sur le terrain, tous les métiers de la mer. En deux ans, nous avons déjà 37 établissements qui proposent ce BIMer et 200 élèves diplômés. C’est ce regard transversal qui nous permet de créer cette Académie de la mer. Certes, on forme les futurs professionnels, on promeut l’accès à l’emploi et le développement de l’économie bleu, mais aussi, on sensibilise, on éduque, on approfondit les connaissances du milieu marin.

Ce modèle pourrait-il être repris ailleurs ?

On l’espère. Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, avait rencontré en novembre dernier des élèves de sport-études voiles à Carnon et il nous avait encouragés à poursuivre ce travail lancé quelques mois plus tôt. Le secrétaire d’État chargé de la Mer, Hervé Berville, a aussi donné son feu vert. Cela peut inciter d’autres académies à suivre ce modèle et nous proposerons un kit transposable si nécessaire. C’est un travail qui doit être mené en partenariat avec tous les acteurs du territoire, ce que nous avons fait notamment avec la Région Occitanie, très enthousiaste sur ce projet, et la direction interrégionale de la mer Méditerranée.

Quand a lieu le lancement ?

Très rapidement. Et cette Académie de la mer aura très vite une résonance avec l’année de la mer voulue en 2024-2025 par le Président de la République dans le cadre de l’accueil, l’an prochain, de la conférence des Nations Unies sur l’océan.

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